KAKO CONCEPT v.2

Engagée dans un monde où rien ne peut garder une forme pure, la frappe ancrée du tambour-ka mue, se déstructure et voyage dans l’univers synthétique et électronique des musiques urbaines. Elle trouve sa place au croisement des rythmes et harmonies Soul Funk, Jazz, sans perdre son essence tropicale.

Parmi les pionniers du Hip-Hop créole, Exxòs compositeur guadeloupéen, héritier des musiques du monde contemporain, l’emmène là ou l’on ne l’attends pas.

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1-Présentation du concept Kako

Kako est tout d’abord un mot créole signifiant « Cacao » et de façon courante, désigne la couleur marron.

L’idée d’appeler Kako une forme de courant musical vient d’une volonté d’Exxòs, de baptiser le concept avant de se faire affubler de tas de noms et qualificatifs bâtards tels hiphop-ka, électroka, urban-ka, etc…

Loin d’avoir la prétention d’inventer une nouvelle musique, Exxòs voit en Kako, plus qu’un son, sa propre identité : Kako, ‘l’homme nouveau’, le mawon’ libéré de ses entraves qui se reconstruit avec les outils dont il dispose. C’est vraiment tout naturellement, que le jeune antillais des années 80/90, baigné depuis des décennies de radios, télés, soirées, night-club ou spectacles qui diffusent de tout, a grandi autant avec l’héritage culturel local et caribéen ( Gwoka, Biguine, Zouk, Quadrille, Bèlè, Compas, Calypso, Soca, Reggae, Salsa/Afro-cubain… ) qu’avec des apports plus lointains (Jazz, Funk, Soul, Pop, Variétés Francophones et Anglophones, Classique, Tango, Boléro, etc… ).

Possédant nombre de références culturelles et musicales, il est donc légitime pour lui de se les approprier,d’approndir ses connaissances et de s’exprimer d’une manière ou d’une autre. Controverses, polémiques ou réflexions sur la préservation du patrimoine, ont sans doute peu de poids face au marteau impitoyable de la mondialisation. Mais il est trop facile d’associer modernité/jeunesse avec négativité ou perte de valeurs. Le concept de Kako tend justement à revaloriser notre différence culturelle et identitaire mais aussi générationnelle de façon fusionnelle. Ceci sans rejeter ni nos racines et valeurs, ni à la fois notre désir de modernité et notre soif de prendre part au dessein de ce monde.

2- Ka ki Kako Mizik ?

Le son Kako fait l’alliance entre les musiques traditionnelles de Guadeloupe et de Martinique, avec les sonorités modernes et musiques électroniques dites « urbaines ». L’équilibre consiste en un subtil dosage harmonique et rythmique. Le Gwoka, par exemple, possède une gamme harmonique spécifique ainsi que des rythmes uniques. Les sonorités de la batterie rap ont cette texture sèche ou agressive propre à la vie du béton et ce groove Funk digne héritier de la soul, du blues et du jazz. L’alchimie entre les deux ouvre alors une multitude de possibilités.
Plus encore, on retrouve dans le reggae-dancehall jamaicain cette même ryhtmique syncopée qui existe dans le ‘tibwa’ du bèlè martiniquais. Ceci sans compter sur le fait qu’il y a bien sûr un croisement vocal possible entre chants traditionnelles/typiques et chants Soul, reggae, ‘toast ou ‘rap.

On souligne souvent la similitude entre le ‘bouladjèl’ du gwoka et le ‘beatbox’ du rap, tous deux des expressions rythmiques et harmoniques uniquement joués avec la bouche. Même si le concept Kako s’explique avec des mots, le but n’est pas d’intellectualiser le sentiment artistique et la réussite d’une oeuvre se situe dans l’oreille de celui qui écoute et qui ressent ou pas la fusion.
Chaque artiste nourrit cette recherche avec sa vision et son imaginaire culturel afin d’assouvir son sentiment Kako.

Exxòs MètKakola

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